Chronique Réflexions

Bienvenue chez les nus

Bienvenue chez les nus, c'était le nom de mon blogue il y a bien des années. À l'époque, j'étais en grande réflexion sur la direction que je devais donner à ma prochaine vie professionnelle et j'avais décidé d'écrire mes pensées afin de mettre de l'ordre dans mes idées.

En fouillant dans ces réflexions de mon passé, je suis récemment tombé sur quelques-unes de mes chroniques de l'époque et la naïveté de l'une d'entre elles m'a bien fait sourire et même, réfléchir à nouveau.

Le billet en question se terminait par l'incertaine «espérons que dans un an, j'aurai trouvé». Cette phrase remplie d'espoir faisait référence à une nouvelle vie à laquelle j'aspirais incessamment... sans me douter que j'allais mettre encore plusieurs années à la voir se concrétiser.

«La route sera longue encore jusqu'à la lune»
- Nicola Sirkis

Le jeune homme que j'étais à ce moment-là aurait certainement été découragé de savoir combien d'années j'allais consacrer à l'aboutissement de ce but et combien d'embûches j'aurais à surmonter avant d'y arriver, mais il serait fier de lui et de moi en sachant que j'ai maintenant les deux pieds dans ce rêve qu'il chérissait.

Pourtant, de son côté, celui que je suis aujourd'hui ne peut s'empêcher de constater que, malgré cette grande réussite personnelle, je suis sensiblement toujours le même homme qui regarde vers l'avant, ayant de la difficulté à se contenter ou à vraiment apprécier ces accomplissements.

Que j'aie passé cinq minutes ou cinq ans à imaginer mon plan, à le préparer, à le visualiser et à le mettre en action... Une fois mon but atteint, la célébration n'est pas longue et je suis déjà à la recherche d'un nouveau défi à relever, d'un nouveau problème à résoudre et de la prochaine porte à ouvrir.

«J'ai regardé si loin que je n'ai rien compris»
- Serge Fiori

Et nous sommes bien sûr tous un peu comme ça, à regarder au loin. C'est d'ailleurs un signe d'intelligence, sinon une conséquence directe de la présence de notre instinct de survie. Nous prévoyons le pire tout en espérant de meilleurs lendemains, toujours à courir vers notre avenir incertain et à tenter d'éviter les problèmes sur notre chemin.

Mais voilà, je soupçonne que cette constante frénésie soit peut-être un problème en elle-même, parce qu'elle nous empêche de voir ce qui est déjà là, en vous, en moi, en chacun de nous. Notre essence qui ne demande qu'à être apprécié... ici, maintenant. La réalité crue de l'instant, dénudée et dévêtue... ici, maintenant.

«Et nous irons, comme ça, sans but, sinon celui d'avoir notre dû...»
- Daniel Bélanger

Et vous, qu'avez-vous appris au fil des ans qui vous a permis d'en être là où vous êtes aujourd'hui? Que pourriez-vous dire à celui ou celle que vous étiez à cette époque pour le/la rassurer et lui donner confiance en chacun de ses pas? Et si un "vous de l'avenir" pouvait faire la même chose pour vous aujourd'hui, que pensez-vous qu'il ou elle vous dirait pour vous guider et vous inspirer?

Olivier Turcotte
Thérapeute
514 831-9936
info@olivierturcotte.com
olivierturcotte.com


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