Chronique Réflexions
Le petit Alex
Les enfants sont capables de la plus grande et belle innocence. Et parfois, leurs gestes et leurs façons de penser dépassent, et de loin, notre sens logique et nos façons de faire d'adultes. J'ai justement entendu cette belle histoire récemment et j'ai pensé vous la partager:
C'est l'histoire d'Alex, un petit garçon de 4 ans qui avait un voisin, un vieux monsieur qui avait perdu sa femme récemment... une vieille madame. Un jour, Alex alla passer une partie de l'après-midi sur le balcon du vieux monsieur, avec celui-ci. La maman d'Alex, voyant que son fils était avec le vieil homme endeuillé, n'était pas très contente. Elle avait peur qu'il ne le dérange avec ses jeux et ses questions d'enfants, mais n'alla pas chercher son fils pour autant. Lorsqu'il rentra à la maison par contre, la maman d'Alex lui dit: «Alex... pourquoi es-tu allé déranger notre voisin qui a de la peine?» Et le petit Alex de répondre: «Mais maman... je ne l'ai pas dérangé, je l'ai juste aidé à pleurer.»
Eh oui! Aider à pleurer. Quelle chose étrange, n'est-ce pas? Parce que plus souvent qu'autrement, lorsque nous sommes appelés à être avec des gens qui ont de la peine et qui pleurent, notre réflexe est celui de vouloir les aider à "arrêter de pleurer" et qu'ils n'aient plus de peine.
Mais voilà! Pleurer est une chose tout à fait à propos quand on a de la peine. Pleurer est peut-être LA seule vraie chose pertinente à faire dans ces moments-là. Et si vous avez déjà pleuré, vous le savez tout comme moi, pleurer, ça fait du bien. Alors, pourquoi vouloir s'en priver ou priver quelqu'un d'autre de ce besoin?
«Pleurer est le plaisir de l'âme.»
- Raphaël Isman
Pourquoi ne pas plutôt faire comme le petit Alex et aider l'autre à pleurer, l'accompagner là-dedans, le supporter? Ne serait-ce que pour qu'il puisse se vider de ses larmes et vivre pleinement les émotions qu'il a à vivre et qu'ensuite, il puisse passer à autre chose s'il s'en sent capable, à son rythme, à sa façon...
De nombreuses recherches ont d'ailleurs démontré qu'une émotion négative vécue et exprimée dure moins longtemps qu'une émotion refoulée et contenue. C'est également beaucoup plus sain pour le corps et le psychologique qui n'accumulent et n'emmagasinent rien dans l'exercice.
«Pleurer décharge notre lac intérieur.»
- Pierre Filion
Quand on sait tout ça, on comprend que c'est non seulement une chose utile que de pleurer, mais aussi une merveilleuse démonstration d'amour et d'amitié que d'aider quelqu'un d'autre à le faire. C'est une bonne dose de compassion que l'on donne sur son épaule ou dans ses bras. C'est en tout cas une action simple à faire et qui sort de l'ordinaire.
Alors, la prochaine fois que vous aurez la chance d'être avec quelqu'un qui a la larme à l'oeil ou qui a besoin de déverser une rivière, n'ayez crainte. Offrez-vous comme le petit Alex pour l'aider à pleurer... sans rien forcer, sans rien brusquer. Et si vous avez envie de pleurer avec lui, permettez-vous de partager ce beau moment. Ça ne pourra que vous être bénéfique.
«Les gens qui savent pleurer ont les plus beaux yeux du monde.»
- Sylvain Trudel
Olivier Turcotte
Thérapeute
514 831-9936
info@olivierturcotte.com
olivierturcotte.com
Si vous avez aimé cette réflexion, vous aimerez peut-être celles-ci:
Le miracle humain
Un cadeau mal emballé
Un mot de plus, un mot de trop