Chronique Réflexions

Le vent du bonheur

Cette année-là, j'avais attendu l'arrivée du printemps tout l'hiver, soit depuis la première neige en décembre. Et quand la neige a finalement fondu et que le soleil et la chaleur sont revenus, j'étais content. Oh que j'étais content de pouvoir enfin sortir dehors comme un ours après sa saison d'hibernation. L'attente avait été tellement longue…

Coup sur coup, en quelques jours, j'ai enfilé mes patins à roues alignées et j'ai enfourché mon vélo pour aller me promener et faire des tours d'horizon. J'étais heureux… finalement! Ah, la bonté du printemps et ses chaleurs prometteuses. On en prendrait toute l'année durant, si ce n'était de l'été qui a encore mieux à offrir.

«Il faut toujours un hiver pour bercer un printemps.»
- Anonyme

Puis, en moins de temps qu'il n'en faut pour se faire bronzer, mon bonheur n'était plus parfait. Non. Il était malmené par le vent. Ce satané vent qui, presque jamais ne se fait oublier. Oui, le vent que j'ai toujours (secrètement) détesté parce qu'il gèle les oreilles en hiver et en été, parce qu'il rend les coups de patins ou de pédalier moins efficaces (à l'allée et/ou au retour).

Eh oui! Mon bonheur, le soleil et la chaleur que j'avais attendus tout l'hiver n'avaient duré que quelques instants. Le vent était venu ternir mon sourire au grand air en quelques jours à peine. Et moi, j'étais déjà en train de détester quelque chose d'autre, qui maintenant devenait un nouvel obstacle à ma joie dans le moment présent… le nouvel ennemi à abattre.

«Le bonheur est comme le vent : impossible à saisir.»
- Marie-Claude Bussières-Tremblay

Je me sers bien sûr ici de cet exemple très terre-à-terre pour illustrer le fait que l'on trouve toujours quelque chose qui n'est pas encore assez parfait, pas encore assez bien et qui explique le fait qu'on ne peut être réellement heureux en permanence et même, dans ce simple instant qui s'appelle maintenant. Puisque bien entendu, il "faut" être heureux et ce, en tout temps, n'est-ce pas!?

On jette ainsi sur l'extérieur tous nos malheurs. On accuse, et la faute, tout comme la responsabilité, sont données à d'autres. Ces autres qui sont parfois humains ou parfois conditions atmosphériques comme le vent dans mon illustration, sont tout sauf ce que l'on peut contrôler. Un beau jeu de l'égo, encore une fois, qui se permet de croire, lui, être parfait et attaqué de toutes parts, tous côtés.

«Quand tourne le vent on accuse les girouettes.»
- Paul-Jean Toulet

Évidemment, avec un peu de discernement, d'attention et d'auto-dérision, on peut arriver à voir ces jeux de l'ego lorsqu'on se fait jouer, justement. Et alors, la question que j'aimerais nous poser est la suivante: Qu'est-ce qui peut réellement me rendre heureux si je ne peux me fier aux conditions extérieures puisqu'elles sont éternellement changeantes?

Serait-il possible que la réponse ET le bonheur se trouvent plutôt à l'intérieur de chacun de nous, par-delà le vent, la chaleur, le printemps, le soleil, l'amour tant attendu, les résultats d'examen, l'emploi idéal, la belle maison, le conjoint qui ne peut nous décevoir, jamais et le compte en banque qui ne peut se vider, jamais? Je vous laisse le découvrir...

«Viser au bonheur, aspirer au bonheur, chercher le bonheur, c'est prendre pour cible un reflet dans la glace.»
- Jean-François Somaun

Olivier Turcotte
Thérapeute
514 831-9936
info@olivierturcotte.com
olivierturcotte.com


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